Groënland 2025

Glacier Sermeq Kujalleq – Ilulissat

L’UNESCO a déclaré 2025 « Année internationale de la préservation des glaciers ». De plus, chaque 21 mars sera désormais la « Journée mondiale des glaciers ». www.UN-glaciers.org.

Le hasard veut que cette année, durant la seconde quinzaine de mars, j’ai prévu de tenter d’approcher le glacier Sermeq Kujalleq, près d’Ilulissat au Groënland. 

Quelques chiffres sur ce glacier. C’est l’un des plus productifs et le plus rapide au monde. Ici, la calotte glaciaire se jette dans l’immense fjord Kangia. Le glacier avance de 40 mètres par jour et vêle quelques 46 km3 de glace par an dans l’océan. 46 milliards de mètres cubes ! C’est la consommation mensuelle d’eau des USA ! Ce glacier produit 10% des icebergs du Groënland. Chaque jour, ce sont près de 90 millions de tonnes de glace qui partent à la dérive. Les icebergs dépassent parfois les 120 mètres de hauteur pour la partie émergée ! Selon la densité de la glace, la partie émergée représente entre 1/7ème et 1/10ème des icebergs. Certains sont si grands et si lourds qu’ils s’échouent sur le fond du fjord et peuvent rester bloqués là plus d’un an avant de se briser et partir à la dérive dans l’océan Atlantique nord. Le fjord Kangia dans lequel se jette le glacier Sermeq Kujalleq atteint 1000 mètres de profondeur. Je l’ai déjà dit dans de précédents roadbooks, mais il se dit que celui qui a coulé le Titanic venait d’ici. 

Sur la photo satellite ci-dessous, on voit l’évolution du glacier au fil des ans. Au départ d’Ilulissat, ça commence à faire une trotte (au moins 60 km) ! Je vais essayer de m’approcher le plus possible du front du glacier.

Comment naissent les icebergs ? Eliot Jager, chercheur post-doctorant sur les interactions glace-océan de la calotte Antarctique a publié ce schéma très clair. Voyez la calotte polaire qui avance vers la mer, s’écrasant sous son poids (comme un Flamby). Puis la pointe finit pas se briser, formant ainsi un iceberg. 

Le planning du voyage : départ le 13 mars. J’ai prévu 11 jours de marche. J’estime qu’il me faudra 5 jours pour atteindre une zone qui me permettra d’observer le front du glacier. Tout dépendra du terrain (secteur que je ne connais pas) et de l’enneigement. Peut-être que je pourrai passer par la banquise si les pêcheurs me disent qu’il n’y a aucun risque dans ce secteur. J’ai le souvenir qu’en 2016 ils m’avaient dit de ne pas m’aventurer sur la glace de ce côté-là, une tempête, le mois précédent, avait créé de nombreuses failles. Voilà pourquoi mon itinéraire « pessimiste » me fait passer par les massifs.